Dans une de ses communications au cours du Conseil des ministres de vendredi dernier, le Président de la République a déploré les dysfonctionnements dans l’administration de la justice et qui affectent le renforcement de la gouvernance publique et de l’état de droit. Tout en rappelant « le rôle pivot reconnu à la Justice dans l’architecture constitutionnelle », rapporte le compte-rendu dudit Conseil des ministres, il est revenu au Magistrat suprême de « constater que, loin de se relever de ses faiblesses pour l’instant, notre Justice va encore mal s’invitant sur le banc des accusés, à la grande incompréhension et désolation de notre peuple ».
Chaque jour dans tous les coins du pays, a encore fait observer Félix Tshisekedi, « peuple assiste abasourdi scandaleusement à des actes ou comportements de certains acteurs judiciaires ainsi qu’à des actions ou décisions judiciaires à la limite du hasard et de la théâtralisation de la Justice, creusant davantage la méfiance devenue légendaire entre le peuple et la Justice ».
Au regard de ces dysfonctionnements, le Président de la République, tout en respectant le principe de séparation des pouvoir et l’indépendance de la justice, a estimé que « le Conseil Supérieur de la Magistrature devrait se mobiliser pour relever efficacement le défi de la régulation administrative et disciplinaire de la Magistrature », et il entend y veiller personnellement dans le cadre de ses prérogatives. Il a également « chargé la Ministre d’État, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, de travailler avec le Conseil Supérieur de la Magistrature en activant la passerelle légale du cadre de concertation prévue à l’article 17 du Règlement Intérieur du Conseil Supérieur de la Magistrature afin de proposer une série des pistes de solution rapide. Autant que l’Inspection Générale des Services Judiciaires et Pénitentiaires, comme instrument d’accompagnement du Ministère de la Justice, est appelée à jouer son rôle de manière efficace ».
Et si le problème est structurel, le chef de l’Etat a estimé qu’une évaluation « peut s’avérer capitale et conduire à une revisitation des mécanismes légaux ou même institutionnels afin d’insuffler à la Justice un nouveau souffle ».